SENLIS (60) Financements douteux : le maire, 1 adjoint et 3 prestataires déférés
SENLIS (Oise), 30 sept 2009 (AFP) - Le maire UMP de Senlis (Oise),
Jean-Christophe Canter, un adjoint ainsi que trois prestataires ont été
déférés mercredi soir au parquet de Senlis en vue de leur mise en
examen dans une enquête sur le financement de marchés publics, a-t-on
appris de source judiciaire.
Le
parquet de Senlis a indiqué dans un communiqué avoir requis l'ouverture
d'une information judiciaire pour «prise illégale d'intérêt et
favoritisme» à l'encontre de M. Canter et de son adjoint chargé de
l'événementiel, Bernard Zanzouri.
Il a requis l'ouverture
d'une information pour «escroquerie, abus de confiance et complicité» à
l'encontre des prestataires. Les mises en examen devaient intervenir
dans la soirée.
Jean-Christophe Canter et Bernard Zanzouri
avaient été placés en garde à vue mardi par les enquêteurs de la
section de recherche de la gendarmerie de Picardie, basée à Amiens, et
leur domicile perquisitionné.
Des documents et des disques durs ont été saisis.
Leur garde à vue dans les locaux de la brigade de Nanteuil-le-Haudouin (Oise) avait été prolongée mercredi matin.
Le
parquet de Senlis avait précisé mercredi soir que trois salariés de
prestataires sélectionnés par la municipalité pour organiser les
marchés de Noël et du terroir en 2008, au centre de l'enquête, étaient
également gardés à vue puis déférés.
Ces auditions sont
destinées à «déterminer les conditions dans lesquelles les marchés
publics ont été conclus avec ces sociétés», a précisé le parquet.
L'audition
de Jean-Christophe Canter intervient un peu moins de trois semaines
après que la mairie a déposé une plainte contre X auprès du parquet de
Senlis au sujet d'éventuelles irrégularités commises dans le
financement de ces marchés l'an dernier.
La plainte aurait été
déposée «pour éviter tout amalgame et interprétation malveillante» à la
suite de l'implication dans ces manifestations d'un homme actuellement
incarcéré pour escroquerie, et salarié de l'entreprise retenue par la
ville pour l'organisation des festivités, avait alors indiqué M. Canter
au Courrier Picard.
«En l'état actuel des choses, rien ne
permet d'affirmer que la ville a subi un préjudice matériel à
l'occasion de ce marché de Noël», affirmait à l'époque la municipalité.
L'homme incarcéré pour escroquerie et son frère, gérant d'une
société événementielle, comptent parmi les déférés mercredi, selon une
source proche de l'enquête.
Maire de Senlis depuis mars 2008,
Jean-Christophe Canter, 48 ans, a été journaliste au Figaro et à
France-Soir avant de travailler dans la communication pour les
collectivités locales, selon son blog.
Il est actuellement
chargé des relations avec la presse à l'INHES (Institut national des
hautes études de sécurité), rattaché au ministère de l'Intérieur.